Interview de Renaud Salins, promo 1991
Quel poste occupez vous aujourd'hui et quel a été votre parcours?
Je travaille au Ministère des Affaires Etrangères. J'ai réussi le concours administratif niveau A "Secrétaire Cadre général" quand j'étais encore en troisième année du Magistère. J'ai d'abord passé quelques années dans l'administration centrale à Paris. Puis de 1996 à 1999, j'étais en poste à l'ambassade de Téhéran. Là-bas, j'occupais le poste de premier secrétaire, je suivais de près la politique intérieure mais je m'occupais aussi des relations avec les journalistes locaux et français sur place en tant qu'attaché de presse. Je cumulais aussi le poste d'attaché humanitaire, j'ai donc organisé des opérations humanitaires, notamment au profit des réfugiés kurdes d'Irak en 96 et j'ai géré l'aide française lors du tremblement de terre de mai 97. De 1999 à 2002, j'ai travaillé à l'ambassade du Chili où je m'occupais du suivi de la politique intérieure et des affaires des Droits de l'Homme. C'était la période où des procédures judiciaires commençaient à être engagées contre Pinochet, le pays se penchait sur le problème des disparus et de la violation des Droits de l'Homme pendant la période de dictature. À mon retour à l'administration centrale, j'ai été chargé du dossier irakien, ce pendant 3 ans. En août prochain je partirai pour l'ambassade de Washington où je serai chargé de suivre la politique étrangère américiane sur le Moyen-Orient.
C'est un métier difficile?
C'est un beau métier! Biensûr il faut aimer bouger, ne pas avoir peur de vivre à l'étranger. Je le trouve extraordinaire car il offre la possibilité de changer d'endroit, de sujet et de rencontrer toujours de nouvelles personnes... ce qui me correspond car je n'aime pas la monotonie. Mais c'est vrai que c'est difficile pour la vie personnelle, il faut avoir quelqu'un qui est prêt à nous suivre. Ce n'est pas qu'un choix de métier, c'est aussi un choix de vie.
Votre avis sur le MRIAE?
C'est une formation qui prépare très bien au concours du Quai d'Orsay, sauf pour la finance publique qu'il suffit de potasser à coté, mais les connaissances acquises en relations internationales, en langues, en droit et en économie sont amplement suffisantes. Les magistériens de ma promo qui ont tenté le concours (on était 2) sont rentrés sans difficulté et même assez bien classés par rapport à Sciences Po.
Un souvenir particulier?
Le voyage à Berlin. C'était en février 1989, 6 mois avant la chute du mur . On était allé des deux cotés du mur, rencontrer les ambassadeurs. La semaine où on y était, personne n'aurait pu prévoir la chute, on se faisait encore exécuter pour avoir tenter de passer de l'autre coté. On a aussi rencontré des "thinks-tanks"(ndr: groupe d'experts) qui nous ont parlé des relations Est/ Ouest. A posteriori on se rend compte que c'était une expérience unique.
Avez-vous gardé contact avec d'anciens magistériens de votre promotion?
Pas tellement avec ma promotion mais je cotoîe bien une dizaine de magistériens au Quai d'Orsay.
Un conseil aux Magistériens actuels?
Ne pensez pas partir perdants pour les concours du Quai d'Orsay. La formation y prépare trés bien. Ensuite il faut aussi avoir la vocation.
Interview réalisée le 12 mai 2005 par Carole et Anne-Laure, promo 2007